Pour certains enfants, bien qu’ils n’aient aucun handicap physique ou mental connu, apprendre à lire, écrire, épeler, faire des mathématiques, s’habiller, lancer et attraper un ballon, ou s’organiser représente un défi important. Lorsque les étapes importantes de l’enfance impliquant la parole et le mouvement sont lentes à se développer chez les jeunes enfants, les parents devraient-ils craindre que leur enfant puisse avoir un trouble d’apprentissage ?
Ci-dessous, nous décrivons trois troubles d’apprentissage et ce à quoi il faut faire attention.
Dyslexie
La dyslexie est l’un des troubles d’apprentissage spécifiques les plus courants. La dyslexie est décrite comme une différence dans la façon dont les enfants traitent l’information. Elle est souvent diagnostiquée peu après l’entrée à l’école, lorsque l’enseignement formel de la lecture commence. Certains signes précoces de dyslexie sont également observés pendant les années préscolaires.
Les premiers indicateurs de la dyslexie comprennent de mauvaises habiletés phonologiques (la capacité de manipuler les sons et les mots), des difficultés avec les rimes et les rythmes, des problèmes à se souvenir de plus de deux éléments d’information et des oublis généraux. Les problèmes de coordination physique sont souvent remarqués chez les enfants d’âge préscolaire qui reçoivent un diagnostic de dyslexie par la suite. On estime qu’entre 3 % et 10 % des enfants peuvent souffrir de dyslexie.
La dyslexie affecte le traitement des mots. Shutterstock
Les symptômes les plus courants de dyslexie chez les enfants d’âge scolaire comprennent les difficultés en lecture (lecture précise), en compréhension de la lecture, en orthographe et en écriture. Les enfants dyslexiques peuvent également avoir des difficultés à suivre les instructions, à se souvenir et à s’organiser (organisation du matériel scolaire, gestion du temps). La dyslexie affecte également l’estime de soi des enfants, qui peut être encore diminuée par l’intimidation ou les taquineries de leurs camarades de classe.
Un enfant dyslexique peut être soutenu de plusieurs façons. Les enseignants doivent connaître les stratégies de lecture appropriées, telles que le décodage des mots (prononcer des lettres pour former des mots – chat, c-a-t) et les techniques d’attaque des mots (prononcer des mots insensés – bem, b-e-m).
Les parents peuvent aider en lisant à haute voix et en faisant suivre leurs enfants dans le livre. Faire participer les enfants à des conversations pendant le souper ou leur demander de raconter une histoire qu’ils ont entendue peut aussi être d’une grande aide. L’utilisation de tablettes ou de téléphones intelligents, en plus des stratégies d’enseignement traditionnelles, peut aider les enfants dyslexiques à développer leurs compétences en lecture, en écriture et en organisation.
Dyscalculie
La dyscalculie développementale est un trouble d’apprentissage spécifique des mathématiques. Les enfants peuvent éprouver des difficultés à comprendre les nombres, à apprendre comment manipuler les nombres et à apprendre les faits mathématiques de base.
Les enfants naissent avec une dyscalculie. Elle se produit dans les capacités mentales moyennes à supérieures à la moyenne. On estime qu’entre 5 et 15 % des enfants et des jeunes adultes d’âge scolaire souffrent de dyscalculie. Un quart des élèves atteints de dyscalculie ont également reçu un diagnostic de trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH).
Les enfants souffrant de dyscalculie luttent avec les nombres. Shutter stock Les premiers signes de dyscalculie développementale sont des problèmes de comptage ou de capacité à dire combien d’objets sont dans un groupe, même quand il n’y a que quelques objets. Parmi les autres signes de dyscalculie, mentionnons la difficulté à lire l’heure ou à comprendre les concepts liés au temps, l’incapacité de discerner lequel des deux nombres est le plus grand, la difficulté à mémoriser les faits mathématiques de base (comme les tables de multiplication) et à faire du calcul mental et la difficulté à comprendre des formules et concepts mathématiques. D’autres problèmes peuvent inclure le fait de dire à gauche et à droite, de lire de la musique et de lire des cartes.
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Les enfants souffrant de dyscalculie sont mieux aidés par un enseignement individualisé. Des recherches récentes ont également montré les résultats prometteurs de l’enseignement assisté par ordinateur, où des occasions répétées de pratiquer sont offertes d’une manière engageante.
Lors de la planification des interventions, les éducateurs devraient tenir compte de l’étendue des compétences mathématiques à acquérir. Une évaluation minutieuse est nécessaire pour déterminer les domaines qui nécessitent une attention particulière. Les compétences doivent ensuite être enseignées étape par étape. D’autres stratégies de soutien utiles comprennent l’utilisation de lignes de nombres, de tableaux de multiplication, d’un abaque et de jeux mathématiques pour soutenir et renforcer l’apprentissage des élèves.
Dyspraxie
La dyspraxie développementale est également connue sous le nom de trouble de la coordination développementale (TDC). C’est une condition où la coordination des bras, des jambes, des doigts, de la bouche ou des yeux est moins lisse, fluide ou précise que chez les pairs du même âge. On estime que la dyspraxie touche environ 6 % des enfants. Les garçons sont quatre fois plus susceptibles de présenter des symptômes que les filles.
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La dyspraxie peut présenter des problèmes de coordination.
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La dyspraxie peut affecter les résultats scolaires (écriture, parole) et les activités quotidiennes (utilisation de couverts, sauter). Les problèmes de coordination de la parole sont connus sous le nom de dyspraxie verbale. Un nombre élevé d’enfants diagnostiqués avec un trouble du spectre autistique, un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité, des troubles du langage ou nés prématurément souffrent de dyspraxie.
Les symptômes de la dyspraxie varient d’un enfant à l’autre et d’un stade de développement à l’autre. Les problèmes de coordination de la parole peuvent inclure la formation de sons, la lenteur de la parole, un vocabulaire limité et la persévérance (être bloqué sur un mot et le répéter). De mauvais problèmes de coordination buccale peuvent également affecter la capacité de souffler ou de sucer.
Les problèmes de coordination physique peuvent se manifester par une maladresse, un mauvais équilibre, l’évitement de jouets qui nécessitent une bonne coordination des doigts (puzzles), des problèmes de prise du crayon ou l’utilisation de ciseaux. Il existe un large éventail d’options de traitement de la dyspraxie. Il s’agit notamment de l’ergothérapie pour améliorer la fluidité de la coordination motrice et la motothérapie perceptuelle, mais la recherche indique que certains traitements sont plus efficaces que d’autres.
Il est important de garder à l’esprit qu’indépendamment des troubles d’apprentissage, le recours à des interventions fondées sur des données probantes dès le plus jeune âge et tout au long de la scolarité peut grandement améliorer les aptitudes scolaires, physiques et socio-affectives d’un enfant.
Avoir un trouble d’apprentissage n’est pas une condamnation à vie : regardez ce que Richard Branson et Steve Jobs, tous deux atteints de dyslexie, ont accompli.
Cet article a été publié à l’origine sur The Conversation et republié avec l’autorisation de l’auteur.
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